Un pont entre la population et l’entreprise

En quoi l’évaluation de la qualité institutionnalisée que mènent les conseils du public est-elle différente de l’évaluation formulée directement par le public?

Raffaella Adobati Bondolfi: Le retour du public est précieux, parce qu’il nous permet de savoir si un thème doit être approfondi ou un programme analysé plus en détail. Toutefois, il est aussi souvent l’expression d’une préférence personnelle ou d’attentes individuelles. Nous mesurons la qualité de l’offre sur la base de l’ensemble des exigences posées au service public et des valeurs que la SSR doit transmettre au public, et vérifions qu’elle le fait dans le respect de la Concession.

Matthieu Béguelin: Les exigences envers l’offre sont définies dans la LRTV, la Concession et la Charte éthique. Nous les analysons dans la durée, ce qui permet une mesure plus générale que la réaction à un sujet en particulier.

Comment garantissez-vous que l’opinion de la population soit représentée le plus largement possible dans votre évaluation du programme?

Raffaella Adobati Bondolfi: L’hétérogénéité des membres des conseils du public permet de représenter la majorité des opinions et des sensibilités. Ainsi, nous pouvons faire écho aux voix de la population. C’est pourquoi nous impliquons activement d’autres catégories professionnelles, des associations, des écoles et autres dans notre travail. Nous publions nos rapports, qui sont le résultat de discussions intenses, dans l’espoir de stimuler un débat public sur la qualité de l’offre.

Matthieu Béguelin: Nous sommes très attentifs aux retours des différentes SRT, dont plusieurs informent régulièrement leurs membres des émissions qui seront analysées. A chaque séance, nous faisons un tour de table pour recueillir les observations des différents organes cantonaux. Les avis peuvent aussi être transférés directement par e-mail aux experts responsables.

Comment les conseils du public peuvent-ils améliorer leur contribution à l’assurance qualité de l’offre de la SSR?

Raffaella Adobati Bondolfi: Nous devons devenir plus conscients de notre rôle et mieux l’expliquer au public et à l’entreprise, mais nous avons encore beaucoup à faire en termes de communication et de diversification. Enfin, le tournant numérique nous pose également de nouveaux défis. Nous souhaitons participer plus activement à un dialogue ouvert, dynamique et alerte avec la société civile et être un interlocuteur crédible et transparent.

Matthieu Béguelin: Nous avons assisté ces dernières années à une professionnalisation des travaux de notre Conseil, ce qui a pour effet une meilleure prise en compte de nos analyses et de nos remarques. Si notre travail devenait visible dans l’offre radio et TV de la SSR, cela le rendrait plus pertinent et transparent. Voilà qui serait une amélioration concrète.